Caen. Philippe Duron : « Une année consacrée aux transports »

OUEST-FRANCE.FR, le 14/06/2018

Philippe Duron, ancien maire de Caen (2008-2014) et ex-député PS du Calvados a continué de plancher sur les transports cette année, au sein du comité d’orientation des infrastructures. 
Philippe Duron, ancien maire de Caen (2008-2014) et ex-député PS du Calvados a continué de plancher sur les transports cette année, au sein du comité d’orientation des infrastructures. 

En 2017, Philippe Duron, député sortant de la première circonscription du Calvados (Caen-Ouest) ne se représentait pas aux législatives. Comment a-t-il vécu cette saison 2017-2018 sans siéger au Palais Bourbon ? Quel regard porte-t-il sur la première année de mandature sous l’ère Macron ? Il raconte.

Le mardi 20 juin 2017, Philippe Duron a vidé son bureau du Palais Bourbon et l’a quitté définitivement. Député de la première circonscription du Calvados de 1997 à 2002 puis de 2007 à 2017, il avait décidé de ne pas se représenter. Ce départ s’est fait « plutôt naturellement, se souvient-il.  C’était beaucoup moins violent qu’en 2002 lorsque j’avais été battu : j’avais alors ressenti une grande émotion, persuadé de ne jamais y revenir. »

Cette fois, Philippe Duron avait préparé son départ. Dès sa réélection, lors des législatives de 2012, il avait prévenu qu’il effectuait là son dernier mandat à l’Assemblée. « Évidemment, j’avais alors en tête de rester maire de Caen et de me consacrer à ce mandat, mais les électeurs en ont décidé autrement, c’est le jeu de la démocratie. »

L’ancien maire de Caen (2008-2014) est resté conseiller municipal et conseiller de Caen-la-Mer. « Je tenais à m’assurer que ce que nous avions fait ne serait ni déformé ni détruit. » Il constate aujourd’hui « qu’en dépit d’ajustements et de légères transformations, l’essentiel est sauvegardé. Je pense au tram notamment. Ceux qui s’opposaient à la ferrisation ont finalement choisi de passer au tram fer et le principe d’une deuxième ligne est acté. »

À bientôt 71 ans (il les fêtera le 19 juin), Philippe Duron entendait se consacrer pleinement à ce dernier mandat local ainsi qu’à sa famille. Mais alors qu’il préparait sa succession à la présidence de l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afitf), atteint par la limite d’âge, Elisabeth Borne, ministre des Transports, lui a demandé de présider le comité d’orientation des infrastructures, chargé de proposer une stratégie au gouvernement en matière d’investissements dans les infrastructures de transport. « Il me semblait logique d’accepter ce challenge. » Philippe Duron a remis son rapport à la ministre en février. « Il est globalement repris dans l’avant-projet de loi transports qui sera étudié en conseil des ministres fin juillet ou début septembre », se satisfait-il.

En parallèle, il continue de co-animer le think tank TDIE (Transports, développement, intermodalité, environnement) qu’il a créé en 2001. Après 33 ans d’exercice de mandats locaux et nationaux, il ne regrette pas son choix. « Les beaux jours m’ont permis de remettre mon jardin en état, je suis allé visiter le Brésil et nous partons avec mon épouse voir nos enfants et petits-enfants à Prague », se réjouit-il. Cette année a aussi été celle qui l’a vu élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur, dans la promotion du 1er janvier. Un honneur qui l’a beaucoup ému.

Cette relative levée de pied ne l’empêche pas de suivre l’actualité politique et l’activité parlementaire. Il note que « le rythme déjà dense des députés s’est encore accéléré, privant parfois les parlementaires du temps nécessaire pour s’approprier les textes » . Il trouve aussi un peu « inquiétant le manque d’ancrage sur le territoire des nouveaux députés et leur difficulté à se faire connaître. Ils sont tellement sollicités à l’Assemblée qu’ils passent peu de temps sur le terrain, dans leur circonscription. Je dis attention : ils ne seront pas réélus par les huissiers de l’Assemblée nationale… »

Aurélie LEMAÎTRE.